Les langages des banlieuesLes Laboratoires d'Aubervilliers, Aubervilliers/Paris
C’est précisément dans les banlieues françaises d’aujourd’hui que se concentrent les expériences de migration les plus diverses, qui révèlent, encore et encore, les héritages et les continuités d’une histoire coloniale. Néanmoins, le regard sur l’articulation de ces expériences – les langages des banlieues – se disperse trop souvent dans les fantasmes différents d’un certain déficit ou encore d’un surplus qui ne cesserait de s’obscurcir : alors que d’un côté on perçoit une détérioration de la sublime langue de la nation, de l’autre on se réfère à une diversité linguistique quasi-babylonienne qui pourrait aussi bien être une Babel des langues ; et alors que d’aucuns ne voient que violence muette dans les voitures qui brûlent, par exemple, d’autres entendent le cocorico d’une révolution à venir qui n’a pas encore trouvé son véritable slogan. Mais si le manque ou l’échec de traduction et d’articulation que supposent d’une certaine manière ces différentes constructions affectait avant tout le langage social et politique de ceux qui tentent de bannir les banlieues dans leurs propres projections (afin de les transformer à nouveau en « lieux de ban ») ? C’est sur cet arrière-fond que l’atelier et la programmation « Les langages des banlieues » tente d’ouvrir un espace d’échange et de réflexion qui s’appuie sur des pratiques langagières et sémiotiques concrètes à la fois dans la vie quotidienne et dans la production collective de textes, de musique et d’images. Il s’agit d’explorer l’inventivité et la créativité spécifique de ces pratiques et leurs manières respectives de distordre, d’hybrider et de traduire, ainsi que le sens qu’elles acquièrent dans la remise en question des représentations hégémoniques de « la banlieue ». Une attention particulière sera portée aux processus d’auto-organisation sociale ainsi qu’aux possibilités de représentation politique et d’action politique dans un contexte où les droits ne sont pas égaux pour tous. Participants: Abdoullah Bensaid (Musik À Venir), Amina Bensalah, Sonia Chikh (Les engraineurs), Françoise Dibotto Soppi, Anne Querrien, Boris Seguin, Carlos Semedo et Myriam Suchet.
En cooperation avec Les Laboratoires d’Aubervilliers. ***** Rendez-vous publics autour de l'atelier Illegal cinema The Political Stakes of Translation (Les enjeux politiques de la traduction) TOX – Concert de et avec Musik À Venir |